Le bonheur se trouve sur une plage en Italie

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Les cinq terres en Italie
Les cinq terres en Italie

La multitude et la diversité des beautés des plages italiennes rendent le choix difficile. en espérant que ces quelques lignes vous seront utiles.

Trois heures du matin, mon ami imaginaire me réveille, comme un souffle chaud traversant la couette :

- Tu penses quoi de l’Italie ?

- Pas grand-chose à cette heure-ci, mais ils ont bien perdu niveau foot. Et depuis que la Cicciolina, s’est retirée ou l’inverse, je ne me suis plus trop penché sur leur cinéma.

- Non, niveau plages, vacances, paysages !

- Haddock (oui mon ami imaginaire s’appelle Capitaine Haddock), tu me réveilles pour me parler de souvenirs de vacances ?

- Il n’y a pas d’heure pour évoquer de beaux souvenirs ou s’en faire de nouveaux. « On peut très bien vivre sans l’Italie, mais on vivrait moins bien.»*1.

- Tu cites du Jean D’O à trois heures du mat’ ! Et comment tu connais ?

- Pendant que tu perds ton temps, moi je me penche sur le maître absolu de l’éloge des plages italiennes, de la paresse et autres bienfaits des lieux. Être contemplatif ce n’est pas perdre bêtement son temps.

- Mais nous sommes déjà allés dans le quartier Boccadasse à Gênes, charmés par les maisons jaunes, roses et rouges des pêcheurs qui longent la plage de galets noirs, accessible par d’étroites ruelles. Ce spectacle ne t’a pas substanté ?

- Non, pas plus que ta décision d’un weekend à Ischia Porto. Le lieu est certes, magnifique : la variété des plages, le bleu dur de l’eau qui se reflète sur les coques des innombrables yachts, l’aveuglement même de tant d’opulence. Certains t’ont rendu un salut alors que tu ne faisais que protéger tes yeux du soleil, ayant une fois de plus perdu tes lunettes. Mais la traversée de Naples pour parvenir au port quand on est déjà en retard, demande une connaissance géographique précise des lieux, autant que celle d’un code de la route inédit au monde.

- Que veux-tu dire alors ?

- L’Italie est une femme magnifique, qui ne tient en équilibre que grâce à son talon, il ne suffit pas de croiser son regard. Nous nous devons d’aller plus loin. A la naissance de son pied, faire fi pour une fois des musées de

Florence, de la Chapelle Sixtine. Elle rend très bien en cartes postales ou poster. Non ! Je veux du sable, un ciel bleu aux variables que l’on peut confondre mille fois avec la Méditerranée.

- Tu ne peux pas dire ça après avoir fait le sentier Azzuro. Les Cinque Terre, patrimoine de l’Unesco, le Vento di Mare, sa baie, sa grande plage, le chemin qui sillonne la forêt sauvage ombragée d’arbres centenaires qui nous avaient presque adopté. Porto Venere, sa descente vertigineuse, le port, le cap avec le monastère qui plonge dans une Méditerranée rafraichissante. Mais ok ! Avant on passe en Toscane, par Scarlino, il y a une baie, la Cala Violina. Pour y parvenir, il faut s’engouffrer uniquement à pied si l’on respecte le lieu. Dans la réserve naturelle de bandite di Scarlino, une petite demi-heure plus tard, après avoir profité de la luxuriante végétation, se révèle la crique au sable blanc que vient lécher une mer transparente. Son nom se dévoile dans le silence, lorsque le premier pas foule la plage d’une sonorité musicale, le souffle aux oreilles. Après quoi destination Calabre, farniente oblige, Tropea, aux maisons bâties au ras des falaises, sans faire d’ombre à la plage, au petit cap… Un préambule à celui de Capo Vaticano où les plages semblent se succéder à l’infini. Les nuances de bleu clair ou brut rendent hommage à la végétation et aux falaises de granit blanc immaculé, qui donnent envie de revoir l’Italie même en plein coeur de l’hiver.

- Il semble que l’on puisse partir sur un début d’accord. Je veux aller en Sardaigne. A Porto Istana, le sable est blanc, l’eau est émeraude, peu profonde. Je pourrais enfin apprendre à nager. Elle fait face à des îles isolées comme tu les aimes.

- Les plages de Sardaigne ressemblent souvent à celles des Caraïbes, Santino aux galets blancs et légers, les couleurs sont envoûtantes. Mais tu ne me cacherais pas quelque chose Haddock ?

- J’ai rencontré la passion, je lui ai promis de faire le tour de son pays, de ses plages les plus belles du monde avant de la retrouver. C’est Isola Bella, une île, une presqu’île selon le flux méditerranéen, elle est l’amour. Elle est le palais du Borromée, discrète, mystérieuse, éblouissante, chaude et rassurante.

- Ne te laisse pas emporter par les vagues de lames, ni plus que pas un amour tortueux. La belle île porte bien son nom, elle est un joyau unique. Vole du bon temps, même si cela est dangereux. Rempli ton sac de bric à broc. Emporte quelques souvenirs, tu les sèmeras où il faudra. Tu as choisi le plus bel endroit pour aimer. Ce sera notre plus beau voyage. Tu ne reviendras pas. Tu n’auras pas de torticolis à force de regarder derrière toi, pas plus que le coeur en morceaux. On se reverra peut-être comme tu le disais : « Sans l’Italie on vivrait moins bien ».

Mon ami imaginaire a pris son indépendance, croyez le ou non, il nage dans le bonheur. Il m’a écrit : « Sur la tête de ta mère, je te jure, je prends un super kiff à nos promenades à marée basse autour de l’île. Tu me comprends ! L’amour se

trouve forcément sur une plage en Italie. »

*1 Jean d’Ormesson

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